La théorie du genre est-elle le produit d'une société totalitaire ?
Elle est le produit d'une société dont l'objectif est de mener une guerre totale à la nature afin de faire de telle sorte que tout, absolument tout, devienne artefact, produit, objet, chose, artifice, ustensile, autrement dit : valeur marchande. C'est, à l'horizon centenaire, la possibilité d'un capitalisme intégral dans laquelle tout se produira, donc tout s'achètera et tout se vendra. La théorie du genre est l'une des premières pierres de ce pénitencier planétaire. Elle prépare le transhumain qui est l'objectif final du capitalisme - autrement dit : non pas la suppression du capital, comme le croient les néo-marxistes, mais son affirmation totale, définitive, irréversible.
En ouvrant la PMA aux couples de femmes, la filiation biologique serait remplacée par une "filiation d'intention". Selon vous, cela participerait-il à l'instauration d'une société totalitaire, comme c'est le cas dans 1984 ?
C'est à intégrer dans ce processus de dénaturation et d'artificialisation du réel. On nie la nature, on la détruit, on la méprise, on la salit, on la ravage, on l'exploite, on la pollue, puis on la remplace par du culturel. Par exemple, avec les corps : plus d'hormones, plus de glandes endocrines, plus de testostérone, mais des perturbateurs endocriniens tout de même ! Allez comprendre... Ou bien encore des injections hormonales pour ceux qui veulent changer de sexe. Cette haine de la nature, cette guerre de destruction déclarée à la nature, est propédeutique au projet transhumaniste.
Par ailleurs, je n'ai jamais été génétiquement père mais, par le fait d'un mariage avec la femme qui est l'œil vif sous lequel j'écris désormais suivi par l'adoption de ses deux grands-enfants, je suis devenu père et grand-père de l'enfant de celle qui est devenue ma grande fille : je ne suis donc pas contre une « filiation d'intention », puisque j'en incarne et porte le projet, mais le tout dans une logique où l'on ne prive pas l'enfant des repères auxquels il a droit. J'ai assez bataillé contre la métapsychologie de la psychanalyse freudienne pour pouvoir dire que je me retrouve dans le combat de certains psychanalystes qui s'opposent à cette disparition du père soit dans la promotion d'un double père soit dans celle d'une double mère.
L'incendie de Notre-Dame a été un électrochoc pour beaucoup. Mais il a aussi été l'occasion de redécouvrir un héritage architectural et spirituel. Etait-ce un pied de nez à la société « nihiliste » que vous dénoncez ?
Je me suis opposé à la lecture de tel ou tel qui recyclait les vieilles bêtises de la pensée magique - punition divine, signe envoyé par Dieu, avertissement envoyé aux mauvais croyants... J'ai même entendu que la main de Dieu avait écarté du feu la fameuse couronne d'épines du Christ sans que je puisse comprendre comment cette même main avait pu en même temps laisser faire le court-circuit ou l'allumette coupable !
En revanche, j'ai raconté dans Décadence que l'aventure de la Sagrada Familia de Barcelone faisait sens : décidée et commencée au XIX° siècle, poursuivie mais incapable d'être terminée au XX° siècle, bénie tout de même par un pape qui a abdiqué au XXI° siècle, puis théâtre d'un attentat islamiste heureusement déjoué, elle était un concentré de l'histoire du christianisme décadent lui aussi.
Par la fenêtre de mon bureau, je vois l'abbaye aux Hommes construite par Guillaume le Conquérant il y a mille ans : en une trentaine d'années, il a construit deux abbayes dans cette seule ville - et ce sans parler du château et des autres édifices laïcs... C'est dire si la vitesse du Paraclet n'est plus la même ! Mais l'incendie de Notre-Dame entre dans une autre perspective : dans l'attente des conclusions de l'enquête diligentée, il s'agit d'un accident dans lequel Dieu n'a pas plus de pouvoir que l'Esprit du Temps.
*Théorie de la dictature, Michel Onfray, Robert Laffont.
Elle est le produit d'une société dont l'objectif est de mener une guerre totale à la nature afin de faire de telle sorte que tout, absolument tout, devienne artefact, produit, objet, chose, artifice, ustensile, autrement dit : valeur marchande. C'est, à l'horizon centenaire, la possibilité d'un capitalisme intégral dans laquelle tout se produira, donc tout s'achètera et tout se vendra. La théorie du genre est l'une des premières pierres de ce pénitencier planétaire. Elle prépare le transhumain qui est l'objectif final du capitalisme - autrement dit : non pas la suppression du capital, comme le croient les néo-marxistes, mais son affirmation totale, définitive, irréversible.
En ouvrant la PMA aux couples de femmes, la filiation biologique serait remplacée par une "filiation d'intention". Selon vous, cela participerait-il à l'instauration d'une société totalitaire, comme c'est le cas dans 1984 ?
C'est à intégrer dans ce processus de dénaturation et d'artificialisation du réel. On nie la nature, on la détruit, on la méprise, on la salit, on la ravage, on l'exploite, on la pollue, puis on la remplace par du culturel. Par exemple, avec les corps : plus d'hormones, plus de glandes endocrines, plus de testostérone, mais des perturbateurs endocriniens tout de même ! Allez comprendre... Ou bien encore des injections hormonales pour ceux qui veulent changer de sexe. Cette haine de la nature, cette guerre de destruction déclarée à la nature, est propédeutique au projet transhumaniste.
Par ailleurs, je n'ai jamais été génétiquement père mais, par le fait d'un mariage avec la femme qui est l'œil vif sous lequel j'écris désormais suivi par l'adoption de ses deux grands-enfants, je suis devenu père et grand-père de l'enfant de celle qui est devenue ma grande fille : je ne suis donc pas contre une « filiation d'intention », puisque j'en incarne et porte le projet, mais le tout dans une logique où l'on ne prive pas l'enfant des repères auxquels il a droit. J'ai assez bataillé contre la métapsychologie de la psychanalyse freudienne pour pouvoir dire que je me retrouve dans le combat de certains psychanalystes qui s'opposent à cette disparition du père soit dans la promotion d'un double père soit dans celle d'une double mère.
L'incendie de Notre-Dame a été un électrochoc pour beaucoup. Mais il a aussi été l'occasion de redécouvrir un héritage architectural et spirituel. Etait-ce un pied de nez à la société « nihiliste » que vous dénoncez ?
Je me suis opposé à la lecture de tel ou tel qui recyclait les vieilles bêtises de la pensée magique - punition divine, signe envoyé par Dieu, avertissement envoyé aux mauvais croyants... J'ai même entendu que la main de Dieu avait écarté du feu la fameuse couronne d'épines du Christ sans que je puisse comprendre comment cette même main avait pu en même temps laisser faire le court-circuit ou l'allumette coupable !
En revanche, j'ai raconté dans Décadence que l'aventure de la Sagrada Familia de Barcelone faisait sens : décidée et commencée au XIX° siècle, poursuivie mais incapable d'être terminée au XX° siècle, bénie tout de même par un pape qui a abdiqué au XXI° siècle, puis théâtre d'un attentat islamiste heureusement déjoué, elle était un concentré de l'histoire du christianisme décadent lui aussi.
Par la fenêtre de mon bureau, je vois l'abbaye aux Hommes construite par Guillaume le Conquérant il y a mille ans : en une trentaine d'années, il a construit deux abbayes dans cette seule ville - et ce sans parler du château et des autres édifices laïcs... C'est dire si la vitesse du Paraclet n'est plus la même ! Mais l'incendie de Notre-Dame entre dans une autre perspective : dans l'attente des conclusions de l'enquête diligentée, il s'agit d'un accident dans lequel Dieu n'a pas plus de pouvoir que l'Esprit du Temps.
*Théorie de la dictature, Michel Onfray, Robert Laffont.
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